Le massif de la Garde (II)

Géologie et urbanisation

L’urbanisation empêche le suivi des faciès géologiques, mais au gré d’affleurements épars dans les propriétés ou le long de la voirie (falaise de Samatan, falaise d’Endoume au-dessus du vallon des Auffes, remontée du chemin du Roucas Blanc) on observe la fracturation intense du massif calcaire qui a libéré de nombreux vides permettant la mise en place d’un karst et de circulations hydrogéologiques d’eaux douces localisés (nombreuses cavités et petits sourcins), soit plus complexes avec notamment des remontées d’eaux hydrothermales telles celles du Palm Beach, en limite du Roucas blanc qui sont des sources en relation et de même nature que les eaux sulfurées des Camoins en bordure du massif d’Allauch.

Malgré cette urbanisation continue, la colline et ses caractéristiques géologiques sont toujours présentes dans les rues et les jardins.

Rue Michel Gachet : découverte d’un puits rempli d’eau lors de la construction d’un immeuble, à l’emplacement même où jadis œuvraient des blanchisseuses. Le linge séchait alors sur la colline jusqu’au bd Marius Thomas

Rue Forest : une ancienne citerne, sous la maison, est toujours remplie d’une eau dont on ignore la provenance.

La roche calcaire perdure dans le sous-sol de nombreuses maisons centenaires ; des manifestations du phénomène karstique sont présentes dans les jardins (avens, grottes, sable, argile, eau…).

Tr Pey : le rocher affleure sur le sol de la cave. Un creux naturel, toujours rempli d’eau, était jadis, utilisé comme rafraîchisseur de bouteilles…
Rue du Soleil : sous le plancher, lors de travaux, on a découvert la roche sur laquelle coulait régulièrement de l’eau .
Bd Bompard : la maison a été construite sur une grotte. Pour en faciliter l’accès, lors des bombardements de 39-45, il fallut l’équiper d’une échelle de fer….
Bd Bompard : dans la cave, sous la boucherie Duret, se trouvait une cavité naturelle dans laquelle le maçon puisait le sable nécessaire à ses travaux….
Rue Berle : une autre cavité naturelle a été comblée lors de l’aménagement du jardin.
Rue de l’Ecole : la villa « les platanes » était surnommée le trou du  diable. Là aussi devait se trouver une cavité profonde.
Dans la cour du patronage, vallon de l’Oriol, les fillettes jouaient avec l’argile trouvée dans les anfractuosités du rocher.

Étude du terrain lors d’un chantier de construction

La construction de l’immeuble « villa Roucas », rue René Seyssaud a permis de découvrir le basculement et la composition du terrain (avec l’aide du géologue Jean Fabre)

L’observation faite par Jean Fabre, géologue, met à jour quelques détails : un puits qui selon un riverain, était utilisé par les propriétaires, pour conserver les bouteilles au frais, et la trace d’un basculement que l’on comprend mieux avec le schéma (ci-dessous) trouvé dans le livre « La géologie de Marseille ».

Les ouvriers du chantier m’ont donné quelques échantillons de la roche mise à jour

Cette partie de la colline de la Garde qui correspond à du Jurassique remanié constitué de : Marne : une roche sédimentaire, mélange de calcite (CaCO3) et d’argile (35 à 65 % de la roche)

Calcite pure : forme cristalline de calcaire

Calcaire blanc :

Le Jurassique correspond à une période entre – 195 et -140 millions d’années; le relief subit plusieurs périodes de plissements, mouvements, glissements jusqu’au Pliocène (- 7 millions à – 2 millions d’années) au cours de laquelle la Provence prend sa physionomie actuelle.

(d’après « découverte des paysages géologiques de Marseille à Menton » B R G M)

Découverte d’une grotte vierge

Le 16 avril 2010, suite à un projet de construction 82 avenue des Roches, une grotte a été mise à jour : https://la-butte-bompard.fr/2024/07/16/lavenue-des-roches/ le site a été attaqué par des engins mécaniques, permettant de découvrir la colline en coupe et son caractère karstique (infiltration des eaux de surface qui ont formé une carie karstique (signalée à l’association B.O.R.).

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