Ces affiches témoignent de l’atmosphère menaçante que les Allemands faisaient régner à Marseille en réponse à la grève générale.

La population n’obéit pas à l’ordre d’évacuation du 14 août 1944, (veille du débarquement), suit une grève totale le 19.

Jean Amielh se souvient avoir rencontré par l’intermédiaire de Jeanne Peclet, (de la Réserve) l’aviateur anglais ayant reçu le message en morse annonciateur du bombardement du Frioul. Etait-ce celui du 15 août, opération devant détourner l’attention des Allemands alors que la flotte alliée débarque à St Tropez, ou un des suivants 17, 18, 23, 24, 27 août ?

Le bombardement du Frioul photographié par une habitante du bd Marius Thomas
Le 21 août l’insurrection préparée par la Résistance commence par une grève générale, des barricades s’élèvent aux carrefours afin de piéger les véhicules ennemis .
A la Gavelière, les habitants dépavent les rues, utilisent les tombereaux de la ferme du nettoiement pour établir un barrage. En bas du bd Bompard le barrage dressé par des jeunes oblige un camion de ravitaillement ennemi à ralentir; soudain quelqu’un tire sur le véhicule qui prend feu, ses occupants ripostent, tirant sur la population qui fait la queue devant la boulangerie; les mitrailleuses allemandes postées en haut du boulevard entrent aussitôt en action, tirant sur tout ce qui bouge; les clients se réfugient dans le grand jardin qui fait face à la boulangerie ?
Un rapport du 10° secteur de la Défense Passive relate : le 23 août, les F F I (du groupe Guidicelli) attaquent, rue Chateaubriand, une voiture avec trois soldats allemands qui s’enfuyaient.
Du 23 au 28 août 1944, Marseille vit les journées terribles de sa libération, le centre d’abord le 23 et 24, puis l’assaut de N D de la Garde le 25, le Bd A Autran le 26. Le 26 août, les batteries allemandes du Frioul sont attaquées en piqué par l’aviation alliée.
Le 26 août 1944 est la journée la plus meurtrière pour le secteur pris entre l’artillerie allemande sur les hauteurs et le fort St Nicolas, et les troupes des libérateurs qui occupent les jardins. Les occupants de l’Institut des jeunes aveugles de St Victor sont rapatriés à l’œuvre St Louis de Gonzagues, transformée en hôpital ; le poste de commandement de la Défense Passive dirigé par Jean Stromboni (charcutier sur Bompard) et le poste de secours y reçoivent de nombreux blessés. Les morts sont déposés dans la chapelle ; parmi eux, la fille de la concierge de La Gavelière, touchée par un projectile.
Dans un jardin de l’impasse Maturo, toute la population assiste à l’enterrement provisoire d’un tabor marocain tué dans ce secteur.
Le 27 août tombent les forts St Jean et St Nicolas et la caserne Audéoud, le 28 enfin, les cloches de ND de la Garde sonnent la libération de toute la ville.
