Les enfants pendant la guerre

De nombreux enfants partent vers des zones rurales moins menacées que les rives méditerranéennes. Ceux qui ne sont pas évacués trouvent dans les colonies de vacances l’occasion de mieux s’alimenter, le temps d’un séjour.


Mlle Ventujol (directrice de l’Institution Ste Thérèse de Lisieux, 14 rue Aicard depuis 1929) organise une colonie à Murat, dans le Cantal en 1943 ; s’y retrouvent dans le dortoir des grandes d’anciennes élèves de son école âgées de plus de 15 ans ainsi que les deux jeunes filles juives du magasin « Le Gaspilleur » .

Les effectifs des classes diminuent, les restrictions augmentent : plus de livres, peu de cahiers (obtenu avec des points, un cahier malgré une très mauvaise qualité du papier, sert deux fois : comme cahier de brouillon tout d’abord avec écriture au crayon, puis comme cahier du jour en écrivant avec de l’encre).

Pour pallier aux carences de la sous-alimentation, on distribue aux élèves d’infectes gélules marrons à base d’huile de foie de morue (vitamines A et D) que les enfants recrachent le plus souvent dans leur cartable, et des comprimés roses acidulés (vitamine C), sucés comme des bonbons.

Car l’achat des bonbons eux-mêmes est limité à 125 g pour un mois, c.à.d. 1 petit sachet, confiserie réservée à seulement quelques catégories d’ayant-droit : E, enfants de moins de 3 ans; J1, enfants de 3 à 6 ans; J2, enfants de 6 à 12 ans; V consommateurs de plus de 70 ans !!!


Dans les quotidiens paraît ce communiqué :

La sous alimentation des écoliers est décrite par D A Lowrie dans le livre « Les Enfants Pourchassés »


   « Ces rationnements de nourriture affectaient les enfants plus que tous. Vous pouviez les voir dans les salles d’école peu chauffées portant leurs vêtements d’extérieur, enroulés d’écharpes, par dessus leurs tabliers noirs. La plupart d’entre eux n’avaient aucune nourriture entre leur petit déjeuner et leur retour à la maison, en fin d’après midi. C’est là que l’Association du Comité des Amitiés Américaines entreprit une importante opération : apporter un goûter au milieu de l’après midi pour environ un demi million d’écoliers dans les plus grandes villes. Ce Comité importait de Suisse et du Portugal la nourriture nécessaire à la poursuite de ce programme, des fruits secs, des légumes, du riz, du chocolat. En plus, dix mille enfants sous-nourris recevaient du lait et de la nourriture pour bébés.
    L’accroissement des demandes allemandes entraînait de nouvelles restrictions drastiques. Les cartes de rationnement devenaient une plaisanterie, riz et pommes de terre n’y étant pas mentionnés, étaient considérés comme n’existant pas ! »

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