Le versant occidental de la colline de la Garde, hors des murs de la cité, est occupé au milieu du XIX° siècle par quelques rares cabanons et propriétés rurales. En 1848, le chemin de ceinture relie les plages du Prado au vallon de l’Oriol qui devient vite un petit village. Ses habitants demandent à l’évêque une église, car rejoindre l’abbaye de St Victor est une véritable excursion.
Documents et photos permettent de retracer l’histoire de la paroisse St-Cassien pendant un siècle et demi.
La chapelle inaugurée le 14 juillet 1853 (sur un terrain cédé par MM Pascal et Liotard) enregistre cette première année un mariage et cinq sépultures (dont trois célébrées à St Victor).

Erigée en succursale le 14 août 1854 par Mgr de Mazenod, la paroisse célèbre effectivement huit baptêmes, deux mariages, vingt-deux sépultures (conséquence de l’épidémie de choléra qui a sévi à Marseille cette année-là).
Un prêtre est détaché de la paroisse St Victor pour assurer le service curial de l’église dédiée à St Jean Cassien (360-435) en mémoire du premier abbé du monastère. Le 16 août 1854, l’empereur Napoléon III signe au château de Biarritz, la reconnaissance légale de la succursale.

Décret d’érection de la paroisse St Cassien signé en 1854 par Napoléon III
et le ministre de l’Instruction publique et des Cultes.
Le curé Honoré Convers confie l’agrandissement de l’église à Gonzague Grinda (Claude Alexandre Louis de Gonzague). Cet architecte s’est beaucoup intéressé à l’église St Victor; il réemploie de façon libre et recherchée des éléments paléochrétiens ou médiévaux de l’abbaye dans l’adjonction des nefs et chapelles latérales de St Cassien. L’église achevée est consacrée le 3 mai 1882 par Mgr Robert.
Si l’autel, les grilles et les vitraux d’origine sont bien conservés, il n’en est pas de même pour certaines peintures qui ornaient les chapelles latérales et ont été enlevées.

Dans une chapelle latérale, derrière la statue de St Cassien, la toile de fond « St Victor » a été peinte par M. Ricard (habitant du quartier)

Extrait de « La semaine religieuse de Marseille »
Les bancs tous identiques ont remplacé chaises et prie-Dieu que l’on voit sur une image de Communion et qui étaient réservés aux plus fidèles paroissiens (une plaque de cuivre gravée à leur nom était fixée sur le dossier-accoudoir)

La nef et l’autel
Les prêtres de la paroisse :
L’abbé Clément MOISSET cité comme témoin en 1891 dans l’affaire du crime commis rue Peyronnet.
Des images marquent aussi la vie sacerdotale des prêtres : ordination, anniversaire d’ordination, décès.
L’abbé Laval

L’abbé Castelin dynamique, ouvert aux méthodes nouvelles, il crée la 1° troupe scoute de Marseille au sein du patronage de la Major (il est alors vicaire à la cathédrale);il est ensuite nommé curé de St Cassien en 1929 ; puis à la paroisse st Georges en 1932 où il est aumônier du 15° groupe scout. Il décède le 14 juin 1959.

Journal de la paroisse St Georges (juillet 1959)
Lui succèdent : l’abbé Montserret jusqu’en 1939, puis l’abbé Alexandre Ardouin.
L’abbé Lafont

Faits divers
1906 : suite aux lois de séparation de l’Église et de l’État, un inventaire des biens des églises doit avoir lieu. Le 21 février, des incidents se produisent à Endoume; 2000 personnes regroupées devant l’église St Eugène protestent. Les « Apaches » entravent le travail des fonctionnaires chargés de l’inventaire. Un jeune homme est blessé au front. Les envoyés du gouvernement ne pourront faire leur travail que 2 jours après, et en catimini ! Fin février, l’inventaire peut être dressé à St Cassien. 1925 : 11 novembre, anniversaire de l’armistice. Dans l’église St Cassien, le monument aux héros tombés au champ d’honneur est béni par un missionnaire. M. Ricard a peint la toile de fond de la chapelle « il a su donner une belle expression au soldat mourant ». Après l’office, la chorale de l’Avant-Garde chante la Marseillaise devant l’église. 1944 : des inconnus pénétrant la nuit dans l’église du vallon de l’Oriol ont volé un carillon estimé à 1000 F ; M. le curé Ardouin (nommé en 1939) a porté plainte au commissariat (Le Petit Marseillais du vendredi 5 mars 1944)

