La Croix était plantée sur un petit tertre, place St Eugène. L’école dont il est question ici deviendra en 1888 l’école communale plus connue sous le nom de « Lapierre », puis le C.E.G. Vallon des Auffes.
Une école donc, est créée en 1820, tenue par les Frères des Écoles Chrétiennes, dite École d’Endoume, sans autres précisions.

En 1860, on trouve au budget de la ville, un devis estimatif des travaux à exécuter pour la construction d’un bâtiment destiné à une école dirigée par les Frères des Écoles Chrétiennes dans la propriété que la ville vient d’acheter au sieur Gras, située quartier d’Endoume. En 1865, elle est dirigée par Gely, (frère Sévilien). En 1868, le directeur chrétien est Mr Nicolas, aidé par 3 adjoints : Mr Toesca (frère Sinice), Mr Allemand (frère Simplides), Mr Jouquet (frère Basilisse).
L’école couvre un secteur de 9719 habitants (y compris St Lambert). Le local de 320m2 est propriété communale. L’école est classée 13°/24. 370 élèves sont répartis dans 4 classes.

Un cours d’adultes (40 élèves gratuits) est dispensé par Mr Nicolas aidé par un adjoint du 30 octobre au 30 juin selon la loi sur l’organisation de l’Enseignement Primaire de 1886.
Art.8 – Il peut être créé des classes primaires pour adultes ou pour apprentis ayant satisfait aux obligations des lois du 19 mai 1874 et 28 mars 1882. Il ne peut être reçu dans ces classes d’élèves des deux sexes. Ces cours publics et gratuits d’adultes ou d’apprentis pourront recevoir une subvention de l’État. L’ouverture d’un cours privé est soumise aux conditions exigées pour l’ouverture d’une école privée.
On notera pour la petite histoire que Dominique Piazza, (né le 31 mai 1860), est allé à cette école des Frères dans son enfance. Le futur président-fondateur de la Société des Excursionnistes Marseillais et génial inventeur de la carte postale illustrée habitait à l’angle de la rue Nicolaïs et de la rue Ste Eugénie. Comme tous les élèves, il surnommait les Frères « les papillons noirs », une partie de leur vêtement flottant toujours au vent.
En 1870 l’école d’Endoume comprend deux parties bien distinctes : le logement personnel des maîtres et les salles de classe. Ces dernières sont convenablement installées dans un bâtiment neuf.

Un Frère tel qu’on l’imagine face à son école, place St Eugène.
Il n’en est pas de même pour le logement du personnel que les instituteurs ne peuvent plus habiter ; un rapport a été demandé à l’architecte de la ville. L’exécution du projet de reconstruction auquel s’est arrêté Mr Espérandieu en exigerait une dépense de 20500 F. En attendant qu’il soit mis à exécution, la ville a loué à proximité de l’école une maison pour le logement des frères.

Aux AD de Marseille est conservée une lettre du directeur, Mr Nicolas, à laquelle est accrochée la réponse de la commission municipale : « La commission a été péniblement surprise à la lecture de la lettre par laquelle le directeur de l’école d’Endoume appartenant à la congrégation des Ignorantins, (surnom moqueur donné aux Frères des Écoles Chrétiennes au XVIII° et XIX° siècle) réclame les réparations de son école. Elle a voulu qu’une phrase prise pour ainsi dire au hasard vous indiquât les injures faites à la grammaire et à l’orthographe par un maître chargé d’enseigner ces branches de l’enseignement aux enfants qui lui sont confiés ». Les erreurs relevées sont marquées d’une petite croix sur la lettre. L’architecte en chef de la ville autorise les travaux pour un montant de 470 frs. La construction d’un préau est approuvée par le conseil municipal du 28 mars 1896.
