En 1888 avec la nomination d’un normalien Jean Baptiste Lapierre, l’école de garçons d’Endoume devient laïque conformément à l’article 18 de la loi de 1886.
Aucune nomination nouvelle d’instituteur congréganiste ne sera faite dans les départements où fonctionnera depuis quatre ans une école normale (l’Ecole Normale des B du R a été ouverte dès 1837).
Pour les écoles de garçons, la substitution du personnel laïque au personnel congréganiste devra être complète dans le laps de cinq ans après la promulgation de la présente loi.
Né à Istres le 4 février 1848, père de 4 enfants, élève de normale de 1864 à 1867, ce nouveau directeur participe activement à la transformation de laïcisation de l’école.
250 élèves vont « chez Lapierre »; 5 classes de 40 à 70 m2 les accueillent, 1 cour de 184 m2, 1 préau.
Les élèves utilisent une bibliothèque. On peut supposer qu’elle compte parmi ses 108 livres « Le Tour de la France par deux enfants », ouvrage paru en 1877 et sans cesse réédité depuis.

Ce livre de lecture courante contient toutes les matières inscrites au programme et les présente aux écoliers sous forme d’un parcours-découverte du monde. Il renferme tout ce qu’un enfant doit avoir acquis au moment où muni du certificat d’études il quitte l’école, mêlant habilement la leçon de choses et la leçon de morale et surtout il lui donne le goût de la lecture tant à l’école qu’à la maison.
A Endoume, les élèves font de la gymnastique militaire avec Marius Galoti, conformément à la circulaire ministérielle du 9 mars 1869 complétée par l’arrêté de 1887, qui règlent gymnastique et exercices militaires, et l’arrêté de 1893 qui rajoute les exercices de tir.
Les bataillons scolaires sont créés en 1882, dans l’esprit de revanche qui a suivi la défaite de 1870. Ils rassemblent 200 à 600 élèves de plus de 12 ans scolarisés. L’unité la plus méritante a la charge du drapeau du bataillon. L’autorité militaire cautionne 2 sortes de fusils l’un factice, l’autre tirant réellement et dont 3 exemplaires seulement sont fournis à chaque école primaire de garçons et à tous les élèves-instituteurs dans les Écoles Normales.
Trouvé dans un cahier d’instituteur, cet exercice d’écriture a-t-il aussi pour but d’entretenir l’esprit de revanche ?

Le Guide de l’Instituteur de 1896 conseille :
En outre, dans les communes où les bataillons scolaires sont constitués, les exercices de bataillon ne pourront avoir lieu que le jeudi et le dimanche ; le temps à y consacrer sera déterminé par l’instructeur militaire de concert avec le directeur de l’école.
Pour les élèves âgés de plus de 10 ans, exercice de tir à 10 mètres à la carabine Flobert : ces exercices ont pour objet d’enseigner aux enfants qu’ils seront un jour soldat et que le devoir de tous les citoyens est de posséder les qualités physiques qui lui permettront de défendre la patrie, si elle était attaquée.
Le succès des bataillons s’estompe avec le temps, mais on retrouve leur esprit dans les exercices militaires qui se pratiquent dans les patronages au début du XX° siècle.
Exercices militaires
Cours moyen et supérieur
Exercices de marches, d’alignement, de formation de pelotons etc. Exercices militaires : école du soldat sans armes. – Principes des différents pas. – Alignements. – Marches, contre-marches et haltes. – Changement de direction. – Exercices de tir. – Marches militaires et topographiques.
Les élèves disposent d‘un musée scolaire avec graines, minéraux, huiles…conformément aux recommandations de l’Inspecteur d’Académie A Beurrier :
…ne pas négliger l’enseignement de l’agriculture en communes rurales et lui donner un caractère plus industriel et plus commercial à Marseille.
Les instituteurs disposent de peu de moyens, peu de livres, peu d’images ; les enfants trouvent de nombreuses informations et illustrations dans « Le Tour de la France par Deux Enfants ».

Pour apprendre les volumes, les capacités et les poids, la classe dispose de tableaux muraux illustrés.

Les tables désormais tournées vers le tableau facilitent l’apprentissage.

