dans le cartable de l’écolier

Au XIXe siècle, les enfants se rendaient à l’école avec le peu de matériel obligatoire contenu dans un sac en toile ou une musette. Au XXe siècle apparurent les cartables en cuir qui devaient durer toute la scolarité de l’enfant et même de ses frères et sœurs; le cartable en carton, mon onéreux mais aussi moins solide, fit son apparition en temps de guerre. Le contenu du cartable après la Seconde Guerre Mondiale s’est fait de plus en plus pesant (livres, cahiers, ardoise, trousse etc) mettant à mal le dos des enfants (problème dont on se souciait peu à l’époque) !

Beaucoup d’écoliers des années cinquante se souviennent des cahiers fournis par la ville de Marseille qui leur faisaient découvrir l’histoire de leur cité vieille de 2600 ans, cahiers du jour aux couvertures bleues, roses ou vertes illustrées avec des reproductions de tableaux célèbres : les fiançailles de Gyptis et Protis, ou l’expédition de Minorque, ou les œuvres des sculpteurs marseillais Pierre Puget (le Milon de Crotonne) et Turcan (l’Aveugle et le paralytique).

Le règlement relatif à la tenue des cahiers (loi organique de 1886) cite les cahiers obligatoires dans les écoles primaires publiques : un cahier de devoirs mensuels (témoin des progrès faits par l’élève au cours de sa scolarité obligatoire), un cahier de morale, un cahier de roulement (témoin de tout le travail fait en classe, les élèves y faisant leurs devoirs, à tour de rôle) ;  sont facultatifs : le cahier de dessin et d’écriture (avec modèle du maître à l’encre rouge et reproduction à l’encre violette pour l’élève), le cahier de rédaction, le cahier de sciences physiques et naturelles, le cahier d’étude.

Cahier de modèles pour le maître (1925) et cahier d’élève (C P école Bompard, 1951).

Le plumier en bois abrite règle, gomme, crayons noirs « en cèdre odorant » et crayon « fuschine » (dont la mine mouillée laisse un tracé violacé indélébile), plumes, « sergent major » et porte-plume, porte-crayon d’ardoise et petite éponge (l’ardoise utilisée dans le procédé La Martinière permet un contrôle rapide des connaissances; le maitre pose une question de calcul mental, les élèves écrivent la réponse sur l’ardoise et la montre au signal).

Les livres sont le reflet de la morale et de la vie quotidienne qui évoluent au fil du temps en fonction des évènements politiques, économiques, sociaux, religieux, scientifiques.

Prose et poésie (1907), l’auteur commente ainsi les fables de La Fontaine  « Le chat et le vieux rat » : quels détails charmants dans cette guerre toute de ruse et d’agilité. « La mort choisissant un premier ministre » : on ne pouvait exprimer de manière plus énergique les effets de l’intempérance.

Livre utilisé par Rose Chauvin vers 1895.

Arithmétique. Un cours de pédagogie conseille aux instituteurs d’offrir un caractère moral aux problèmes. Ex « attirer l’attention des élèves sur le gain que peut réaliser annuellement un ouvrier économe, ou sur les dépenses inutiles d’un intempérant ». Les textes ci-dessous choisis en vrac dans le Pugibet édition 1953 sont significatifs de cette époque :

un ouvrier gagne 195 f par heure de travail… une mère de famille dépense 275 f par jour et par personne… le prix d’une place de cinéma est de 120 f … un père de famille dépense chaque samedi 90 f au café… les cyclistes ont toujours des problèmes d’horaire avec des trains qui se croisent… les citernes pleines d’essence se vident dans des bidons de 5 l

Cours d’orthographe. Glané dans le Bled édition 1946 : les textes choisis ci-dessous sont le reflet de la vie de l’époque (laitier, blanchisseuse, rémouleur, glaneuse) :

Le Tour de France par deux enfants. Livre de lecture apparu en 1877 et sans cesse réédité depuis.

Ce livre de lecture courante contient toutes les matières inscrites au programme du Cours Moyen et les présente aux écoliers sous forme d’un parcours-découverte non seulement de la France, mais du monde. Il renferme tout ce qu’un enfant doit avoir acquis au moment où muni du Certificat d’Études il quitte l’école, mêlant habilement la leçon de choses et la leçon de morale, et surtout lui donne le goût de la lecture tant à l’école qu’à la maison. Voir le livre : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54038383/f9.item

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