un vallon et une traverse :
Origine du nom : le « chemin de la Baudille » apparait en 1872 dans l’Indicateur Marseillais, et jusqu’en 1881 il va « de la Corniche à la campagne » (ce qui correspond à l’appellation actuelle de « vallon de la Baudille ».


Sur la carte 1885, ci-contre, l’actuelle tr. de la Baudille est divisée en trois tronçons : le chemin d’Ypres, le chemin Marie et le chemin Barth (début de l’actuelle tr. Ollivary). Pourquoi Ypres ? Cette ville a été rattachée à la France au XVIIe siècle et son nom n’est passé dans l’Histoire qu’avec la guerre de 14-18. Aucun nom de villa ou de propriétaire n’apparait comme étant à l’origine du nom de ce chemin… Le mystère demeure tout comme pour le chemin Marie et le chemin Barth.
Pourquoi le nom de Baudille ? là encore aucun document ne nous renseigne. On trouve seulement ce texte dans la monographie des B.d.R. 1935 :
« entre la colline Saint-Charles (et ses prolongements jusqu’à Longchamp), les collines du Thor Batailler et celles du Nord de la Plaine s’ouvrait une vraie vallée, longue d’environ 2000 mètres sur 800 m de largeur maxima. Nous ignorons son nom antique. Elle était appelé au XVIIIe siècle la Vallis Sancti Baudilii. Elle prenait naissance au col des Quatre-Chemins et finissait au port. La vallée de Saint-Baudile (ancienne vallée fluviale) ne parait pas avoir été riche en source » Note : Saint-Baudile est un martyr nîmois du IIIe siècle.
Trouvé dans le « Dictionnaire des Rues de Marseille » d’Adrien Blès :
Baudille : Sanctus Baudilus, propriété appartenant au XIe siècle à l’abbaye de Saint-Sauveur, nous rapporte Régis de la Colombière ou est-ce un domaine appartenant à un certain Baude ? Ce nom aurait été féminisé, comme cela était l’usage à Marseille pour personnaliser un bien. En 1885, après la mort de Paulin Talabot, cette propriété de 15 hectares allant à l’origine du chemin du Fada (actuellement rue du Cdt Rolland) au vallon de l’Oriol passe entre les mains de Houitte de Lachaisais par la vente aux enchères, puis vendue à la Société immobilière de Berre qui en lotit une partie en 1937. Elle avait déjà été morcelée dans les années 1870-74. En 1982, au fond de la première partie de cette voie, l’on pouvait voir sur un des piliers de pierre du portail l’inscription « La Baudille »
Le vallon de la Baudille. Une pinède…une végétation sauvage… des terres cultivées… un tennis (entretenu jusqu’à la bétonisation du vallon).

Inauguration du tennis en avril 1932. L’équipe féminine.

Le tennis au creux du vallon de la Baudille (vue aérienne 1923) .

Sur les bancaous du vallon, une première et imposante bâtisse (photo MB 1971).
La traverse de la Baudille.

Depuis la traverse Mathias, la vue est saisissante, mais la tr. de la Baudille surprend les promeneurs et surtout les automobilistes par une pente à forte déclivité (20% sur cette photo) suivie de quatre tournants en épingle à cheveux (dernière pente à 23%).
Dans les archives du C.I.Q.-Bompard ou les lenteurs de l’administration municipale.
Un courrier retrouvé dans les archives familiales de Pierre Coen, vice-président du C.I.Q. Bompard, à une époque où cette association était très active, nous apprend que :
– en septembre 1963, une pétition adressée au député-maire Gaston Defferre, demandant le prolongement de la route « Vallon de la Baudille » ainsi que l’assainissement du dit vallon, est signée par 34 riverains. -en février 1969, rappel de cette pétition demandant la prolongation de la voie « Vallon de la Baudille » sur une longueur de 44 mètres environ en direction de la parcelle 12 expropriée (cf note) en 1942 sur une largeur de 6 m. -en avril 1969, les travaux d’assainissement ont commencé; les riverains demandent à l’adjoint au Maire, Théo Lombard, que les travaux de voirie soient entrepris simultanément afin « d’éviter le gaspillage des fonds publics difficilement admissibles par les temps qui courent »
Note. L’expropriation faite en 1942 faisait partie d’un projet ambitieux : une voie rapide reliant directement le bd Amédée Autran à la Corniche, qui passerait donc par l’impasse Fedeli et le vallon de la Baudille. Ce projet avorta en parti à cause de l’opposition des riverains de l’impasse Fedeli.
Les travaux d’assainissement et la prolongation de cette voie jusqu’au fond du vallon ont permis la construction de plusieurs maisons, faisant disparaitre la végétation d’origine.
