Au-dessus d’un ancien bar, 2 rue de la Colline, quelques fragments de peinture ocre ont donné lieu à des interprétations les plus diverses. Cette femme sans tête est un vrai mystère pour le quartier.

La femme sans tête donne lieu à de nombreuses interprétations transmises de générations en générations.
….En remontant de la cave du bar, rue de la Colline, la patronne eut la tête coupée par une hache qui était accrochée au dessus de la porte et tomba malencontreusement sur elle. Comme les canards, elle finit de monter les marches et s’écroula dans le bar, sans tête….
….Autre histoire selon laquelle David Dellepiane, enfant du quartier, aurait pris comme modèle pour l’enseigne de ce bar, la maîtresse du patron, mais ce dernier, voulant éviter tout commérage, aurait effacé la tête de cette jolie femme pendant la nuit …certains prétendent s’en souvenir plus d’un siècle après ! …
Ainsi se transmettent les légendes.

L’auberge « A la bonne femme » . Une information parue dans la revue « l’Intermédiaire des chercheurs et des curieux » donne un éclairage nouveau sur notre mystérieuse bonne femme. Au XVII° siècle, à Paris, une auberge arbore gaillardement cette enseigne-rébus « tout en est bon » avec aussi une femme sans tête. Au XIX° siècle, la même enseigne à Turin laisse imaginer le rôle de cette « bonne femme ».
La rue de LA FEMME SANS TETE : son origine est souvent oubliée au profit de la légende :
Femme sans tête ? – À compter de 1710, le début de la rue Le Regrattier s’appelait rue de la “Femme Sans Teste”. Ce nom, encore visible aujourd’hui, fut gravé dans la pierre en bas d’une alcôve abritant une statue coupée en deux. Beaucoup pensent que celle ci fut à l’origine du nom de la rue. Il n’en est rien. En 1793, cette pauvre statue de Saint Nicolas fut victime du coup de sabre révolutionnaire, soit 83 ans après le baptême de la rue.
http://parismamanetmoi.com/2012/06/01/la-femme-sans-tete-de-lile-saint-louis/
Dans la littérature : En 1881, Maupassant dans « La maison Tellier » évoque une petite lanterne comme celle qu’on allume encore dans certaines villes aux pieds des madones encastrées dans des murs (lanterne rouge qui signale une maison close).
Dans l’art : les sculptures antiques :

https://www.hominides.com/html/references/femmes-sans-tete-bosinski-0493.php
http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2018/12/23/femme-sans-tete-c-est-une-epidemie-fin-296349.html
les collages de Max Ernst :
https://www.kb.nl/fr/collection-koopman/la-femme-100-tetes
De nombreux romans sur ce thème :https://leschroniquesdekoryfee.wordpress.com/2011/06/06/la-vraie-histoire-de-la-femme-sans-tete-juliette-nothomb-carpe-et-dilemmes/
Et en conclusion que choisir : Femme s’entête ? Femme cent têtes ? L’affamée sans tête? La femme sans tette ?
Épilogue :

En 2008, grâce à la ténacité de Louis Sambini, la « bonne femme » d’Endoume renait en couleurs dans une version artistique de Richard Campana, très éloignée de la peinture d’origine. En 2015, la peinture est inaugurée. La légende affichée sur une plaque explicative est alors issue de l’imagination du peintre et ne tient pas compte de l’inscription originelle révélée sur la photo en noir et blanc (voir plus haut). Suite à mes remarques, la bonne femme a retrouvé sa lanterne (et non le bouquet de fleurs créé par le peintre); le texte sur la plaque s’inspire en partie du bloc ‘La Butte Bompard »; le nom d’origine, A LA BONNE FEMME, a été remplacé, l’imposant comme une vérité aux promeneurs .

