les industries (huileries et savonneries)

Les huileries et savonneries sont nombreuses entre le Vieux-Port et le quartier Saint-Lambert dès le milieu du XIXe siècle, le savon étant l’industrie la plus importante dans la cité phocéenne.

Entre le Vieux-Port et la porte Saint-Victor se trouve la quasi totalité des fabriques de savon de Marseille au XIXe siècle..
Savonnerie (planche Larousse 1934)
localisation des industries sur le bd de la Corderie

la savonnerie Court de Payen et Falque

l’existence de la première savonnerie à Marseille fut fondée en 1750 par J. B. Court, « chimiste du roi »; ses fils et ses neveux ajoutent au milieu du XIXe siècle le nom de Payen (Jean Baptiste qui adjoint à la marque le titre de « Fabricant de savon de Monsieur le frère du roi »), et enfin en 1918 s’ajoute le nom de Falque. https://www.maisonpayen1730.com/A_propos_de_Maison_Payen_1730

L’entreprise prit comme emblème « L’abeille »

Le 15 septembre 1887 une grève des ports paralyse l’industrie marseillaise; la crise se fait ressentir dans les savonneries qui ne sont plus approvisionnées et ne peuvent plus livrer les stocks qui s’accumulent dans les entrepôts.

En 1926, Jo Raffin munie de son Brevet d’Études Supérieures fut embauchée comme secrétaire par cette entreprise. Elle devait aller vérifier les expéditions dans l’usine qui se trouvait rue Sainte.

l’huilerie Verminck

Charles Auguste Verminck est un homme de naissance obscure, sans appui dans le milieu économique ou dans la bourgeoisie de Marseille; il a suivi un itinéraire tout à fait exceptionnel, ayant gravi à la force du poignet tous les degrés de l’échelle sociale et de la fortune pour devenir une des grandes figures de l’économie marseillaise. Il est né en 1827 à Fuveau où son père, d ‘origine belge, est instituteur. A quatorze ans, il débute comme employé dans une maison de commerce marseillaise et, deux ans plus tard , s’embarque pour l’ Afrique occidentale où il se forme au service de divers négociants, mais, très vite, il s’émancipe.

En 1845, les Établissements Verminck font le commerce de produits alimentaires et de consommation courante tels que les arachides, le cacao, le savon, les huiles, le caoutchouc, le café ou encore le cuir, le tabac et l’alcool. Au cours de la seconde partie du XIXe siècle, ils étendent leurs activités dans les principaux marchés d’Afrique de l’Ouest, notamment le Sénégal, la Guinée, la Gambie, la Côte d’Ivoire, le Nigeria et la Sierra Leone.

Un incendie se déclare le 1er mars 1881 dans les locaux du 18 bd de la Corderie. De nombreux articles de journaux en font un compte-rendu exhaustif, décrivant ainsi le quartier à cette époque.

Ch. Verminck fait reconstruire les bâtiments du bd de la Corderie en 1889. Celui sis au N° 18, bien qu’ayant changé de numéro (58) et de vocation, a la même façade en 2023.

Le domaine Verminck occupe alors les N° 35, 37, 39. Le groupe qui exploite huileries, savonneries, verreries, tonnelleries, emploie 1500 salariés.

Chez Verminck-Corderie les tonneliers ont une casquette, le chef un chapeau melon.

Marseille vit des instants épiques suite aux dépressions de 1882-1897 ; les entreprises doivent s’adapter : Ch. Verminck devient propriétaire d’un trust « La Compagnie du Sénégal » dont « La Corderie fait partie.

En 1891, le 14 décembre, une manifestation a lieu au Palais de la Bourse :

En 1922 , les Ets Verminck, société anonyme, siègent toujours 18 Bd de la Corderie.

Octobre 1929, le crack boursier entraine un changement économique pour les oléagineux. Les découverts en banque sont nombreux pour Verminck qui est pourtant le plus important importateur d’huiles et savons en Europe.

«  Fermeture de la tonnellerie en juillet 1930″ : Alexandre Filippi qui y a travaillé dès 1892, est licencié; il a alors 72 ans. Son frère Vincent, lui aussi tonnelier a travaillé dans cette tonnellerie jusqu’à l’âge de 76 ans !

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