L’eau est arrivée à Marseille en 1865 et desservait la colline de la Garde via un canal qui traversait plusieurs propriétés.
Ainsi, sur l’acte de vente du 10 mars 1876 (transmis par Mme Georgelin) concernant l’origine de propriété du 3 rue Bons Voisins (rue Etienne Mein), sont achetés :
1° une maison de campagne en forme de chalet située au quartier du vallon de l’Oriol, banlieue de Marseille. 2°un terrain avec petite maison à simple rez-de-chaussée percée d’une porte et d’une fenêtre visant sur un chemin ; est comprise dans la présente vente, une langue de terrain qui se trouve en dehors du mur sud du dit terrain ou jardin, qui est traversée par une rigole souterraine du Canal, le tout d’une superficie d’environ 149m2 situé au même quartier de N D de la Garde, lieu dit Vallon de l’Oriol, banlieue de Marseille, confronté – au Nord traverse Bon voisin, au Sud traverse du vallon de l’Oriol –

Les portes du Canal
Le passage entre deux propriétés sur lesquelles passait l’eau était clos par une porte; j’en ai découvert deux sur la colline, l’une dans un passage méconnu, l’autre dans une propriété privée. Seul l’aigadier muni d’une clef pouvait franchir ces portes et passer à travers les propriétés afin de vérifier le bon fonctionnement du canal. Ceci rappelle inévitablement les souvenirs de Marcel Pagnol (Le château de ma mère)

Un curieux espace, rue Berle, semble aussi avoir servi au passage de l’eau.

Dans un acte de propriété concernant l’immeuble 156 Bd Bompard, on peut lire :
« Quant aux servitudes passives, madame FANELLI (Marie Joséphine BOURJEAC épouse Eugène FANELLI) indique à son acquéreur (Joseph OLIVA) que dans le jardin il existe une porte sur la rue Fanelli et une porte sur l’immeuble « Pinède » (156 Bd Bompard), toutes deux destinées à l’usage de l’Administration du Canal. »

Dans cette rue se trouve aussi une plaque des la Sté des Eaux.
Les fontainiers
De nombreuses plaques en fonte émaillent nos trottoirs; témoins de l’histoire de l’eau dans notre ville :

Service municipal du Canal …. Fontainier…. Société des eaux de Marseille.

Peu d’habitants se souviennent de la boite aux lettres spéciale (aujourd’hui disparue), posée sur la façade de l’école Bompard (à côté de la fontaine aujourd’hui disparue), destinée au Service du Canal et qui recevait les demandes d’interventions faites par les usagers au fontainier. Cet employé municipal était chargé à l’origine du service des fontaines publiques.
La fontaine ci-contre est une peinture posée sur la façade de l’école Bompard à l’occasion de son centenaire (1906-2006).

Quelques anecdotes trouvées dans les petits fascicules édités par le Comité du Vieux Marseille concernent les fontainiers :
La Ville embauchait les fontainiers selon les besoins, et leur donnait une concession (d’eau) gratuite plutôt que de les payer en espèce. Ces fontainiers, en conséquence, favorisaient ceux qui les payaient au détriment de la collectivité.
En contrepartie de travaux financés, un particulier pouvait avoir la jouissance « d’un petit doigt d’eau » (faveur accordée pour la nuit seulement)
Une ancienne plaque en fonte « EAU DU CANAL DE MARSEILLE » est visible à côté d’une citerne et d’un puits implantés à la base du plateau Machard, entre le 77 et le 79 Bd Bompard.

Compléments d’infos
à découvrir sur le site de la Sté des eaux de Marseille : https://www.eauxdemarseille.fr/histoires-deaux/
Dans la presse locale, arrivée de l’eau potable à Endoume :

