Cette image de la villa Gaby endormie sous la neige (1956) contraste avec celles de la Corniche sous haute surveillance en 1991, vues qui rappellent celles prisent pendant l’occupation allemande (1942-44).
Le 30 août 1991, la villa Gaby devient résidence du général libanais Michel Aoun, président du Conseil des Ministres libanais, réfugié en France après la défaite de son parti.
Semblable à une forteresse, la villa Gaby est alors sous la surveillance du GIPN et du RAID qui, craignant un attentat, patrouillent sur terre et sur mer, écartant tout curieux (le trottoir côté terre est interdit aux piétons; les bateaux ne peuvent s’approcher de la côte dans la zone proche de la villa).
Au mois de septembre, des hommes armés font subitement irruption chez la famille Stalla (traverse Pey) alors en pleins préparatifs de mariage. Les gardes d’Aoun, surveillant en permanence tout le quartier aux jumelles, ont repéré un cameraman œuvrant dans ce jardin qui domine la villa Gaby (cf la photo sous la neige). Croyant débusquer des terroristes, ils perturbent sans ménagement toute une famille en fête…
C’est avec soulagement que les riverains voient le général partir vers la Seine-et-Marne en février 1992.
La Butte Bompard : Mémoire d'un quartier de Marseille 