En 1913, un Comité d’intérêts regroupait une quinzaine de Sociétés de Pêche, certaines portant des noms de poissons de la région – Girelle, Rouget, la Rascasse des Goudes – ou presque avec la Baleine de Callelongue; les autres ayant des noms variés : Lucrèce, Sté Nautique Corniche, Canotiers et plaisanciers du vallon des Auffes, Club de Malmousque, la Sté Nautique du Cap Pinède, les Calanquais de la Vielle-Chapelle, l’Union Nautique marseillaise, le Littoral-Club. Ce Comité fut l’organisateur d’un concours de pêche sur la Corniche.
Concours de pêche du 6 juin 1914
Un article concernant le Concours de pêche s’étant déroulé le 6 juin 1914 le long de la Corniche, et paru dans « l’Illustration », a été conservé par une famille du quartier, heureusement, car ce numéro du magazine est aujourd’hui introuvable !

« La Corniche présentait pendant la matinée de dimanche dernier, dans sa partie comprise entre le Pont de la Fausse Monnaie et le petit port du Prophète, un aspect aussi pittoresque qu’animé…. »
Les concurrents étrangers à leur arrivée à Marseille devaient être transportés de la gare sur les lieux du concours par des tramways spéciaux, mais par suite de la grève, on dut descendre en colonne vers le Vieux-Port et là, réquisitionner un grand remorqueur pour se rendre au Prophète.
A noter que les concurrents étrangers venaient de Monaco, Nice, Toulon et Cannes !
Le concours terminé, les pêcheurs se rassemblèrent en colonne pour se diriger joyeusement, fanfare et musique en tête, vers le Roucas-Blanc où les attendaient un grand banquet et la distribution des prix. Ce concours fut malgré le vent et l’absence de tramways parfaitement réussi.
Concours de pêche 1920
Après la dure période de la guerre 14-18, les activités festives reprennent sur la Corniche. Ce 6 septembre 1920, le Mistral est encore au rendez-vous lors du Concours de pêche organisé par le quotidien « Le Petit Marseillais ».

« Six heures. Une bombe éclate. C’est le signal donné aux « côtiers » qui viennent de s’éparpiller sur les rochers de la Corniche. Un peu plus tard un signal est donné aux « palangrottiers » qui doivent pêcher du bord de leurs embarcations ».

« A la calanque de la Fausse-Monnaie sont réunies les gracieuses concurrentes… La plupart ont les pieds dans l’eau et s’aventurent crânement au bas des rochers…On remarque une dame qui a revêtu, en la circonstance, un costume masculin … on dirait un fier « pescadou ».
les centres de pesage avaient été établis comme suit : à l’établissement Miramar au Vallon de l’Oriol pour la 2eme section, et au bar du Terminus au Prophète pour la 3eme section de côte; dans l’anse du Prophète même devant le poste de secours aux naufragés pour les trois sections d’embarcation, et à la Fausse-Monnaie, au grand restaurant du Petit-Nice pour les dames, et la section de côte directement attenante.
Concours de pêche 1922
Le Petit Marseillais organise le concours de pêche du 3 août 1922 :

Le concours s’est déroulé sous un chaud soleil… le vrai soleil méridional…Il ne serait pas digne d’un vrai Marseillais d’avoir à déplorer un excès de soleil. Et pourtant…on pêcha beaucoup, mais quelle suée, grands dieux ! (commentaires du Petit Marseillais)
Retour de pêche mouvementé
Un article paru dans « Le Courrier du Gard » le 31 août 1871 relate l’évènement : l’échouage de l’Omnibus-Maritime et le sauvetage des 83 passagers par les pêcheurs du vallon des Auffes, mais n’indique pas si la traversée avait été organisée par une société de pêche !

Un autre article paru dans quotidien « La Petit Marseillais du 29 août remet en cause la responsabilité du propriétaire Pierre Viton (fournisseur de navires de Marseille).
le plaisir de la pêche
Après la Seconde guerre mondiale, les concours de pêche reprennent, avec moins de faste, mais tout autant de plaisir.

Et comme en France tout fini par des chansons, comment ne pas évoquer celles d’Alibert que tous les Marseillais d’avant-guerre fredonnaient : « Les pescadous de la Martiale »… Le plaisir de la pêche »…

Piter : verbe issu du provençal pita qui signifie picorer, becqueter, « mordre à l’hameçon« .
