Le 7eme se souvient des héros de la guerre 39-45

Plaques de rues

chemin Yves DOLLO (ex chemin de l’Arlequin). Ce jeune homme de 22 ans est tombé sous les balles ennemies en 1944, dans les « quatre-contours », en haut de la Montée de l’Arlequin, près de son domicile (chemin du Vallon de l’Oriol). Il était employé au « Radical et faisait partie du réseau F.T.P.F.

rue Raymond MARQUIER (ex rue Roger). Étudiant au lycée Thiers, il s’engage en août 1944 dans les F.F.I. pour libérer Marseille. Il est légèrement blessé au front au cours des combats de rues; il est transporté à l’hôpital de la Timone où, malgré les soins, il succombe à une infection généralisée le 4 octobre. La rue Roger, où il habitait avec sa famille, porte son nom depuis 1945. « Mort pour la France ».

rue Albert DIFUSCO (ex rue Sardou). Né en 1906 à Marseille, il quitte la ville avec sa femme et sa fille âgée de 5 ans pour des raisons professionnelles. Arrêté à Paris par les Allemands alors qu’il transporte des tracts sur lui, il est transféré au fort St-Nicolas, à Marseille, puis fusillé le 15 décembre 1941 à Rouen.

rue Marcel VEVE. Né le 17 juin 1920 à Marseille, il est engagé volontaire pour la durée de la guerre au 4eme Régiment du Génie. Il est tué dans la Somme le 4 juin 1940.

Son père, Jean Louis, capitaine en 14-18, a aussi participé à la guerre de 39-45 où il a été blessé lors du torpillage de « l’ Amiral Mangeon ».

rue Pierre MOUREN (ex rue de la Roseraie). Pierre, fils de Gaston Mouren*, nait à Marseille au 7 traverse de la Roseraie en 1926, il entre en relation avec le réseau de résistance de l’abbé Blanc en 1942 alors qu’il est étudiant au lycée Thiers. Le groupe est dénoncé en 1943 ; les Allemands arrêtent tous les participants à la réunion qui a lieu au cours Julien. Le jeune Pierre âgé de 17 ans est déporté à Buchenwald, puis à Dachau où il meurt le 24 février 1945, victime d’une épidémie de typhus. Membre de « La France combattante » et de « Combats« , Pierre Mouren, compte tenu des services rendus et de son âge est nommé lieutenant à titre posthume par la commission d’homologation des grades et reçoit la Médaille de la Résistance, chevalier de la Légion d’Honneur, Croix de guerre avec palme. « Mort pour la France ».

*Gaston Mouren président de la Cie des Quatre-Vents, écrivain fondateur de « Fortunio« .

rue Henry VALERY (ex rue Louis Marcel Durbec). Enfant du quartier, il sera tué dans la rue Samatan lors des combats de rue en août 1944

rue Guy de COMBAUD ROQUEBRUNE (ex rue St-Victor). Né en 1904, il était le patron de l’imprimerie FERRAN qui se trouvait à l’angle de la rue St Victor et de la rue Clotilde. Alors qu’il imprimait la nuit des tracts pour le journal « Combat » , il fut arrêté par les Allemands alertés par le bruit des machines. Emprisonné au fort St-Nicolas, libéré au bout de six mois, il rejoint l’Angleterre et l’armée de de Gaulle. De retour en France, il participe aux combats de Senne-Ecey-le Grand au cours desquels il est tué.

rue des frères PECCHINI (ex rue de la Colline). Emilien né à Marseille en 1913, mort pour la France le 31 mai 1940. Louis né en 1917, typographe; mort en captivité le 8 avril 1944. Antoine, otage, victime de mauvais traitements.

rue des frères GUIDICELLI (ex rue de la Colline).

-Fénélon né en Corse en 1909, Inspecteur de l’Hygiène, Ville de Marseille, est blessé au cours des combats pour la Libération de la ville; décède le 9 septembre 1944.

Robert né en Corse en 1911, il habite le 129 rue d’Endoume entre 1935 et 1944. Instituteur en congé illimité, il est arrêté à Toulouse le 4 janvier 1941 alors qu’il s’efforçait de reconstituer dans le S.O. les Groupements de Jeunesses communistes; il est condamné aux Travaux forcés et libéré le 23 septembre 1943. Il reprend son activité à Lyon, est grièvement blessé le 9 août 1944. Arrêté, torturé, son corps est retrouvé dans la rue quelques jours après; il est enterré le 30 août 1944 à Lyon, transféré successivement à Marseille puis à Chisa.

Ce jour-là, les Allemands tentaient de s’échapper de la débâcle, et sortaient du jardin du Pharo. Affolés dans leur véhicule, ils vont se perdre dans le haut de la rue Chateaubriand qui est sans issue. Pris au piège ils vont se réfugier dans l’école. Par la fenêtre, ils tirent sur tout ce qui bouge. Guidicelli qui avait emprunté le trottoir de droite est blessé; il succombera quelques jours plus tard à l’hôpital. Témoignage de Robert CORNATON (membre du groupe F.F.I.) dans la revue éditée pour le 50e anniversaire de la Libération de Marseille (Mairie du 1/7)-

rue Sauveur TOBELEM (ex rue St-Lambert). Né à Marseille en 1916, fut fauché par les tirs allemands sur les barricades établies lors de la grève générale du 21 août 1944. .

Plaques et stèles commémoratives

Sur la place St-Eugène, une stèle rend hommage aux héros de la Résistance et à ceux qui sont morts pour la France en 1939-1945.

Au fort d’Entrecasteaux, là même où il a été emprisonné par la milice de Vichy en 1940, une plaque en souvenir de Jean ZAY, ministre de l’Éducation nationale visionnaire mort en 1944. Ses cendres reposent au Panthéon depuis le 27 mai 2015.

Au début de l’ancienne rue du Fort (devenue rue Joel Recher), cette plaque rappelle les noms des autres anciens Francs-Tireurs et Partisans Français morts pour que vive la France, mais dont aucune rue ne porte le nom.

Plaque posée sur le mur de l’école Chateaubriand rappelant les noms de trois hommes tombés dans cette rue (ils ne sont pas cités par R. Cornaton , encadré plus haut).

Maurice ANGELI et Lucien SCOTTO sont enregistrés au Service Historique de la Défense à Caen comme militaires ayant fait parti des F.F.I.,

Au 232 chemin du Roucas Blanc, une plaque cite les noms des hommes morts durant la guerre : prisonniers, déportés ou résistants (tel Hippolyte RODI, F.F.I. abattu rue Thérésa lors des combats de rues le 25 août 1844).

Square et jardin

Le jardin Manouchian, bd Charles Livon.

Issac Manouchian est né en Arménie turque en 1906. Il échappe au génocide arménien où ses parents ont été massacrés en 1915. Arrivé en France en 1925, il participe à des Revues littéraires. Il passe à la Résistance en 1940, et commet de nombreux sabotages contre l’occupant en région parisienne; arrêté par les Allemands, il est fusillé avec 22 de ses camarades le 21 février 1944 au Mont Valérien.

A Marseille, un Front National Arménien est créé en aout 1941.; le groupe rejoint les Francs-tireurs et Partisans français; il participe activement à l’insurrection et à l’occupation de la Préfecture. Au cours de ses opérations quinze d’entre eux sont tués.

Le 21 février 2024, Missak est entré au Panthéon accompagné de son épouse Mélinée.

Square Berthie Albrecht.

Sur le mur du square inauguré en septembre 1991 * ont été posées deux plaques commémoratives rappelant le rôle de deux héros de la Résistance.

Henri FRENAY. Né à Lyon en 1915, le capitaine Henri FRENAY crée à Marseille le premier grand réseau de résistance durant l’été 1940 « Le Mouvement de Libération Nationale » qui devient « Combat » en décembre 1941. Il rejoint Londres en 1943 est nommé Commissaire aux Prisonniers de Guerre et Déportés. Il décède en 1988 à Porto-Vecchio.

Berthie ALBRECHT. Née à Marseille en 1893 d’une famille protestante et bourgeoise, elle fait ses études au lycée Montgrand, œuvre comme infirmière de la Croix-Rouge en pendant la guerre de 14-18, puis se marie avec un banquier hollandais. En 1940 elle participe auprès d’Henry FRENAY à la création d’un des plus grands mouvements de la résistance, « Combat » et de son journal. Arrêtée par la police de Vichy en mai 1942, elle est libérée pas ses frères de résistance le jour de Noël 1942; elle arrêtée par la Gestapo le 28 mai 1943 et décède sous la torture le 1er juin.

*Ann Blanchet, conservatrice du musée d’Histoire de Marseille, raconte dans un ultime chapitre comment les Marseillais ont cessé d’ignorer la trajectoire d’une femme qui portait le nom d’une étrangère. À compter de la fin des années 1980, les articles d’historiennes comme Catherine Marand-Fouquet et Renée Dray-Bensousan, une plaque apposée au lycée Montgrand en souvenir de sa scolarité, une exposition de Myriam Morel organisée quand Danielle Mitterrand, Edmonde Charles-Roux, Maryline et Robert Vigouroux inaugurèrent en septembre 1991 le square Berty Albrecht, ainsi que les donations de la fille de Berty, Mireille Albrecht (1924-2007) ont changé la donne : au premier étage du musée d’Histoire on découvre en présentation permanente le bureau de Berty, des lettres et des revues, la cape provençale qu’elle conserva jusqu’au terme de sa vie. « La Marseillaise » 2 octobre 2022).

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