La colline de La Garde a été défigurée au 20e siècle par l’exploitation de deux carrières : la carrière rue Marignan et la carrière du Bois Sacré et par celle de la falaise Samatan.

la carrière rue Marignan

Un fait divers relaté dans « Le Petit Marseillais » du 30 mai 1930 est à l’origine de mes recherches sur la carrière Ranque sise 21 rue Marignan en 1930 dans l’Indicateur marseillais, dans les sites « Geneanet » et « remonter le temps » et dans plusieurs livres .
Des cartes postales prises depuis le haut de la colline de la Garde montrent la transformation progressive de cette carrière.

Plusieurs livres comparent les vues anciennes et récentes du site (Marseille, passé et présent sous le même angle 1988. Retour à Marseille 2006)

les carriers rue Marignan
Les différents exploitants de cette carrière qui apparaissent dans l’Indicateur marseillais de 1895 à 1922 sont des entrepreneurs de travaux publics.


La profession de « carrier » ou « maitre carrier » apparait dans des généalogies marseillaises dès la fin du Moyen-âge; ainsi Guillaume COUISSINIER est dit pereyroun (tailleur de pierre, carrier) en 1470; Claude PUGET, maitre carrier, décède en 1591.
Quant aux journaliers employés à broyer les cailloux, on ne connait leurs noms que lorsqu’ils sont victimes d’un accident, tel Luigi Calzi « demeurant 26 rue Fort-du-Sanctuaire, âgé de 26 ans, père de 3 enfants… transporté à la morgue de l’Hôtel-Dieu, sa famille dans l’indigence extrême ne pouvant payer les frais d’obsèques » !
Les gravures trouvées dans le Larousse 1934 de mon grand-père montrent, faute de photos, ce qu’était le dur métier de carrier.

la carrière du Bois Sacré

Au début du 20e siècle, Pierre Honoré exploite une carrière sur la colline de la Garde, lieu-dit Bois Sacré (photo Archives Honoré)
La voie « rue du Bois Sacré » a été ouverte dans l’ancienne carrière Honoré avec, en partie, l’ex- impasse du Laurier, impasse qui allait du chemin du Roucas Blanc à la colline de N.D. la Garde-

« la rue du Bois Sacré était dans les années 60 une sorte de piste en terre et en pierre qui permettait de joindre Vauban et le Chemin du Roucas Blanc. Je l’empruntais régulièrement pour revenir du Lycée Périer, et parfois je bifurquais à droite par la colline de Notre Dame au pied de la Basilique pour rejoindre les grands escaliers qui me permettaient de redescendre sur le Boulevard Tellène ». Alain.
la carrière de la falaise Samatan
Auguste Honoré CIEUSSA, né dans le quartier St Lambert en 1859, est entrepreneur de camionnage et exploitant de cette carrière ; en 1920-21, les chargeurs sont Cioffi, Oberti, Silvagnis.

Augustin Cieussa donne le terrain à la ville pour ouvrir la voie qui porte son nom depuis 1937.
En longeant la falaise Samatan, de la rue capitaine Dessemond au bd Augustin Cieussa en passant par la rue Félix Frégier, on est dominé par l’imposante masse rocheuse.

Régulièrement des travaux de consolidation sont entrepris dans cette falaise à la roche fragilisée par de nombreuses cicatrices.

