Les fortifications sont des ouvrages de défense d’une ville. Le rempart est une muraille épaisse qui entoure la ville. La citadelle est une forteresse qui commande une ville; le fort est une petite forteresse (lieu fortifié destiné à recevoir une garnison ou à défendre une certaine étendue de pays.
Les remparts de la cité
Histoire. Marseille dut se protéger depuis l’Antiquité de nombreuses invasions – quelques vestiges en témoignent, mais beaucoup ont été sacrifiés à l’urbanisation de la cité.

Lors des travaux immobiliers entrepris au Centre Bourse en 1967, furent mis à jour les vestiges de remparts de facture grecque datant de l’époque hellénistique (III-IIe siècle av. J.C.). Ils ont été sauvegardés et conservés dans l’espace appelé « Jardin des Vestiges ».
Ci-contre : dessin de H. Tréziny dans la revue Archeologia juillet-août 1996
Dans les livres d’Histoire : le livre destiné aux élèves des écoles de la ville Histoire de Marseille Édition 1928 raconte :
« Assiégée par César vers 102 Av JC, elle fut obligée de livrer ses armes, le trésor public et la citadelle, de démolir ses remparts considérés alors comme une défense redoutable ».
D’après E. Garcin Histoire et topographie de la ville de Marseille 1834 :
« ...du temps de Jules César, la ville était défendue par trois forts, à savoir : le fort Roquebarbe sur la hauteur des Grands Carmes, le château-Babon sur le bord de la mer, s’étendant de la place Saint-Laurent jusqu’à la rue Saint-Pierre et le fort de l’Évêché près du boulevard des Dames« .
La rue Roquebarbe a été détruite lors de la construction de la rue Colbert. Le Château-Babon (sis sur l’emplacement de l’église St-Laurent) a été construit au XIe siècle par l’évêque Babon et n’existait plus à la fin du XIIIe siècle. (Dictionnaire des rues de Marseille). Aucun renseignement trouvé concernant le fort de l’Évêché.
Vestiges. Deux rues du 7e arrondissement portent des noms en rapport avec les anciens remparts de la ville : la rue du Rempart et la rue des Lices.


Un fort sur la Gàrdi
Le nom de gàrdi est employé pour la première fois dans une charte datée de 904. En provençal, la gàrdi est un lieu élevé d’où l’on peut observer; une colline qui domine un pays. Dès les premiers siècles de notre ère, les signaux d’une vigie s’allumaient au sommet de cette colline marseillaise où furent construits par la suite une tour, une petite chapelle qui prit le nom de Nostra Dona de la Gàrdia et un fort.


De la tour du Moyen-âge il ne reste qu’un mur qui forme l’angle droit de la plus haute terrasse.
Une petite chapelle fut construite par un ermite sur la colline qui appartenait à l’abbaye de St Victor; menacée de ruine, elle fut remplacée par une nouvelle église qui devint un lieu de pèlerinage; elle fut visitée par François 1er qui ordonna la construction d’un fort.
Le fort fut le théâtre de plusieurs évènements qui ont marqué l’histoire de la ville. En 1495 Charles Cazaux (premier consul de la ville et brillant chef militaire) l’occupa avec cent hommes. En 1790, le fort fut pris par les citoyens et en 1793 il servit de prison pour la famille Bourbon (comme le fort Saint-Jean).

Un pont-levis avait été construit avec le fort au XVIe siècle sous François 1er. Le pont-levis actuel fut installé en 1868 lors de la construction du sanctuaire (qui avait été inclus dans le fort alors en exercice). Il permettait alors aux fidèles d’accéder au sanctuaire tout en répondant aux exigences du commandement militaire qui, en cas d’attaque pouvait remonter le pont et ainsi isoler le fort.

le château d’If
François 1er lors de sa visite à Marseille en 1516 ordonna la construction d’une forteresse sur l’île d’If. Commencé en 1529, le fort a assuré la défense de la baie de Marseille jusqu’ après la guerre de 1870. Il a été ouvert au public en 1880 et classé monument historique en 1926.

le fort St-Nicolas et le fort St-Jean
Le fort St-Nicolas. Marseille ville rebelle défiait depuis 10 ans Louis XIV; le chevalier de Clerville, commissaire des fortifications du royaume, choisit un emplacement pour y construire un fort « assez fort pour y maintenir à jamais l’autorité du roi ».

Commencés en 1660 sur ordre de Louis XIV, les travaux du fort Saint-Nicolas furent achevé en 1663 pour le Haut-Fort (dit Entrecasteaux) et en 1664 pour le Bas-Fort (dit Ganteaume).; ils furent séparés par l’ouverture du bd du Pharo en 1864.

A la Révolution, le fort a été partiellement démonté par les citoyens, les remparts utilisés comme carrières de pierre..

On peut observer sur le bastion Villeroy les limites des parties construites au XVIIe siècle en pierre de taille de Fonvieille et les parties en moellons du XIXe siècle. Les longues ouvertures en forme de meurtrières permettaient de surveiller l’accès à la poudrière.
La rue du Fort allait de la rue d’Endoume à l’entrée Ouest du fort St-Nicolas (bd de la Corderie prolongé). Elle a pris le 27 juillet 1945 le nom de rue Joel Recher (par délibération du 27 juillet 1944, en hommage au jeune étudiant né en 1924 dans le Pas-de-Calais qui participa à la Libération de Marseille et fut tué en ces lieux le 21 août 1944.
Le fort St-Jean. Cet ensemble été construit sur l’emplacement de la Commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, entre 1668 et 1670. Il comprend
-la Tour carrée, véritable défense de l’entrée du port voulue par le roi René; elle remplaça la tour Maubert ou tour du Port à laquelle était fixée la chaine qui fermait la passe
-la Tour du fanal
