L’hôpital du Pharo et l’épidémie de choléra 1884

L’épidémie de choléra. Partie de Toulon, elle arriva à Marseille en juin 1884. Afin d’éviter une propagation semblable à celle de 1864, il fut décidé de créer un hôpital au Pharo.

Le château du Pharo présentait l’avantage d’être situé sur un plateau dominant la mer, battu par tous les vents et d’être éloigné du centre-ville et des habitations du quartier. L’isolement des malades était ainsi garanti et évitait la contagion qui avait causé tant de morts dans les hôpitaux (la Charité, l’Hôtel-Dieu, l’hôpital militaire) lors de la précédente épidémie.

Organisation de l’hôpital. Au rez-de-chaussée et au 1er étage de l’ancien château (qui n’était pas encore achevé) furent organisés plusieurs types de salles : une salle d’observation pour les malades qui entraient au Pharo, des salles pour les malades cholériques et des salles spéciales pour les convalescents. Une désinfection rigoureuse et l’absence de communication avec l’extérieur contribuaient à la bonne marche de l’hôpital.

Un laboratoire improvisé fut installé dans une dépendance de cet hôpital à la demande des docteurs Nicati et Rietsch; autorisé par l’administration des Hospices de Marseille, il fut subventionné par la ville de Marseille et le gouvernement de la France. Du matériel fut emprunté à la Faculté des Sciences, à la Station zoologique, au laboratoire de chimie ainsi qu’à la pharmacie de l’école de plein exercice (dans laquelle les travaux se poursuivirent par la suite).

Nicati et Nietsch ont relaté leurs recherches dans un petit opuscule.

Découverte du bacille. Alors que les adeptes de la théorie miasmatique restaient sceptiques, Robert Koch (qui avait isolé le bacille en virgule responsable de cette maladie) de passage à Marseille échangea avec les chercheurs marseillais qui avaient mis aussi en évidence la présence du bacille.

Des anticholériques en tout genre

Le Petit Marseillais du 19 juillet 1884 présente près d’une vingtaine de publicités pour des produits estampillés « anti-cholériques » (qui correspondent à la théorie « miasmatique » dominante dans la ville): des alcools de menthe, liqueurs et élixirs,… du cognac ou du rhum … des huiles… des pilules, bonbons, capsules ou granules homéopathiques… des ceintures (américaine ou galvanique)…

L’épidémie qui prit fin le 29 octobre 1884 avait fait 1793 morts; elle ressurgit le 14 juillet 1885 et cessa le 9 décembre 1885 en ayant fait encore 1259 morts.

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