Le pèbre d’aï (poivre d’âne) est une plante à forte odeur aromatique (car riche en carvacrol et en thymol); elle est utilisée comme condiment dans la cuisine provençale (gibier, ragoûts, féculents, sauces) pour ses propriétés antiseptiques et digestives , et comme plante médicinale, en tisane, sous son nom français, sarriette (en latin Satureia).

Les satyres étaient des créatures connues pour leur ardeur sexuelle (ils passaient leur temps à pourchasser les Nymphes). Satureia, dédiée par les Grecs à Dyonisos (dieu de la fête et de ses excès), était considérée comme aphrodisiaque et entrait dans la préparation des philtres d’amour, d’où son interdiction dans les monastères.
Les variétés de sarriette

Plusieurs variétés de sarriette sont communes en France : la Sarriette des champs, la Sarriette alpine, la Sarriette des montagnes, la Sarriette des bois, la Sarriette officinale.
Ces plantes qui dégagent une forte odeur aromatique, poussent dans des lieux secs et ensoleillés (prés, rochers, éboulis…).
Elles attirent des nombreux insectes et en particulier les papillons et les abeilles.
La Sarriette des jardins, à l’odeur moins prononcée, est cultivée et s’emploie aussi en cuisine et en tisanes.
LE JARDINIER PROVENÇAL (livre utilisé par mon aïeul jardinier à Hyères à la fin du XIXe siècle) donne des indications de culture pour la sarriette annuelle (Satureia hortensis) et la sarriette vivace (Satureia montana) : graines, semis, germination, récolte, utilisation).
Un peu de botanique
Pour identifier un végétal ligneux dans nos collines, il faut noter le type de terrain sur lequel il pousse, puis observer ses feuilles et leur odeur, sa tige, ses fleurs.

Remède d’hier
L’eau d’arquebuse ou d’arquebusade était un remède populaire au XIXe et XXe siècles utilisé en usage externe (contre les blessures) et interne (boisson tonique); elle était obtenue par macération alcoolique de 17 plantes, dont la sarriette. Son nom faisait référence à une arme ancienne.
