Dans le Midi, depuis le XVIe siècle les sols des maisons étaient recouverts de carreaux en terre cuite qui, suivant les qualités de l’argile, avaient des formes différentes : les carrés (les plus répandus), les triangulaires, les hexagonaux (les plus courants appelés « malons » ou tomettes) et les octogonaux (à cabochons). Ce revêtement, spécialité de l’industrie provençale était privilégié pour son entretien facile et la fraicheur qu’il procurait à l’habitation.

la fabrication des malons
La pâte utilisée pour fabriquer les malons était proche de celle des tuiles en argile, d’abord pétrie, puis moulée; les carreaux ainsi obtenus étaient séchés puis trempés dans une eau où était diluée de l’ocre rouge avant d’être cuits dans un four. Le temps de cuisson permettait d’obtenir la couleur désirée. Certains carreaux étaient ensuite recouverts d’un émail cuit au four.
l’entretien des malons
J’ai retrouvé au fond d’un placard, le produit que l’on passait dans les jointures.

Les raies des carreaux faites avec RAIDUR restent toujours blanches ne s’effacent pas, sont lavables au savon noir, esprit de sel, eau de javel, cristaux, etc.
le carrelage cabochon
Les carreaux octogonaux placés côte à côte laissaient entre eux un vide que l’on comblait avec un petit carreau carré. Ce carrelage cabochon donnait élégance et cachet aux entrées et pièces principales des maisons bourgeoises .

les fabriques de Salernes
A Salernes (dans le Var), des gisements d’argile rouge ferrugineuse, à la qualité exceptionnelle, sont exploités depuis des temps très anciens pour la fabrication de la brique, de la tuile, et surtout celle des carrelages (tomettes) qui firent la renommée
des fabricants de la ville.

Salernes compte 40 usines en 1899, 13 en 1922, 15 en 1948 (dont la « Sté Générale des Tuileries de Marseille »)
et de Marseille
L’argile du Bassin de Séon (L’Estaque, St Henri, St André) a été utilisée depuis l’Antiquité; de nombreuses tuileries entrent en activité au XIXe siècle : on en compte 21 en 1805 et 150 en 1860. Elles sont regroupées en « Société Générale des Tuileries de Marseille, chacun personnalisant sa production avec sa « marque de fabrique ».

En 1922, sont répertoriées dans l’Indicateur marseillais 22 tuileries qui fabriquent des tuiles, mais aussi divers carreaux; des classiques : des pressés polis, des hexagones dits tomettes, mais aussi ceux dits « ferrugineux » et « fins rouges » !

Les usines disparaissent peu à peu suite à la construction en 1965 d’une usine complètement automatisée.

Dans les années 70, les enfants de l’école maternelle « La Gavelière » utilisaient l’argile fournie par une des dernières tuileries de St-Henri.
