Une archive familiale fournie par un habitant de Bompard, Pierre Lopez, m’a poussée à en savoir plus sur son grand père Thémistocle Sangiuolo, créateur du laboratoire Thémis sis 51 rue d’Endoume (maison originale que j’avais connue et qui a disparu vers 1960 au profit d’un immeuble), et aussi sur la marque Thémis, et sur la famille du pharmacien.

Thémistocle Sangiuolo
Lors du recensement de 1906, Thémistocle Sangiuolo, étudiant et jeune marié est enregistré au n° 3 de la rue du Plateau (de la rue Samatan à la rue Charras) ainsi que son épouse, sa fille et ses beaux-parents. Dans l’Indicateur marseillais il apparait comme herboriste au N° 51 de la rue d’Endoume entre 1912 et 1916; suite à son décès en 1917, seule sa veuve figure à cette adresse.

Les parents de Thémistocle, Vincenzo et Emmanuella ont eu après lui 2 autres enfants aussi nés en Italie (Epaminonda et Aristomone), puis 4 enfants nés à Marseille, bd de la Corderie prolongé (Paolo, Tite Stefano, Flavia et Vittorio Emmanuele).
Thémistocle a des liens avec plusieurs familles habitant aussi sur la colline de la Garde :
du côté de son beau père Charles, les familles Delserre (rue Va-à-la-mer 19, rue d’Endoume 159), Sanmartin (rue Va-à-la-Mer 19), Rimbaud (rue d’Endoume 159), Gueval (rue d’Endoume 15, rue Marignan 9, rue du Trésor 1).
du côté de sa fille Charlotte, la famille Lopez-Amenc (bd Véran )
du côté de son fils Vincent, la famille Pepin (bd Bompard 170)
pharmacien-herboriste
Au XIXe siècle, le métier de pharmacien nécessite un niveau de Baccalauréat, alors que le Certificat d’Études suffit au métier d’herboriste; la différence des niveaux sociaux se retrouve dans le nombres d’années de formation que les étudiants peuvent consacrer pour chacune de ces spécialités. Le métier d’herboriste est reconnu légalement au 19e siècle part un certificat décerné par la Faculté de Pharmacie. Une loi de 1941 met fin à ce métier. Pour en savoir plus sur l’histoire des herboristes cf : https://journals.openedition.org/hms/1700#tocto1n1
Thémistocle Sangiuolo a-il fait la formation de pharmacien-herboriste à l’École de Médecine et de Pharmacie de Marseille, palais du Pharo ou à l’École Supérieure de Montpellier (comme le mentionne une publicité parue dans la presse marseillaise) ?

Thémistocle Sangiuolo, pharmacien-spécialiste, met en relief sa marque de fabrique THEMIS et les vertus médicales de sa méthode dans les nombreuses publicités qu’il fait paraitre dans LE PETIT MARSEILLAIS entre 1910 et 1917.
En 1906, l’adresse de l’herboristerie est la même que celle de son domicile : 3 rue du Plateau. En 1910, l’adresse du pharmacien-spécialiste est 16A ch. du Roucas-Blanc, puis au 51 rue d’Endoume.
le clos Gentillon

J’ai découvert cette carte postale représentant la même maison que celle du prospectus de Thémis, carte sur laquelle la propriété est appelée « Clos Gentillon ».
Aucune référence ne permet de la dater la carte, donc de savoir si elle est antérieure ou postérieure à « Thémis » !
Je n’ai trouvé aucune explication justifiant de l’appellation de Gentillon, ni le nom du propriétaire l’ayant ainsi nommée.
Le Cadastre de 1820 permet de situer les parcelles correspondant à cette propriété qui appartiennent à cette époque à Marc BAUX, négociant.

Ces parcelles cadastrées sur le secteur N.D. de la Garde comprennent :
2 hangars (5501, 5503),
2 cours (5502, 5508),
un enclos (5504),
une maison (5506)
avec un perron (5505),
un cellier (5507)
un magasin (5510).
Des recherches dans la presse locale (Le Sémaphore) concernant Marc BAUX nous apprennent (purgation d’hypothèques du 24 juin 1832) qu’il a vendu à Joseph ETIENNE, tonnelier, outre une maison, quatre magasins et un hangar, deux enclos (enclos qui correspondent aux parcelles 5504 et 5502 du cadastre ci-dessus) et qui sont probablement à l’origine du nom « Clos Gentillon » !

Joseph Hippolyte ETIENNE a donc été propriétaire du N° 5 du chemin d’Endoume de 1832 à 1881, puis ses enfants (Nicolas, César et Joséphine) jusqu’en 1895, l’adresse étant alors devenue 51 rue d’Endoume. Pour en savoir plus sur cette famille, voir : https://labuttebompard.wixsite.com/blog/post/avenue-joseph-etienne-1

Les vues aériennes de l’I.G.N. montrent la propriété 51 rue d’Endoume de 1920 à 1957; elle ne figure plus sur la vue prise en 1966 elle a été démolie et a fait place à un immeuble.
A noter sur la façade du N° 49 les traces d’anciennes publicités, dont celle de la pharmacie Anastay, cf : https://la-butte-bompard.fr/2024/10/25/juliette-iskaria-racol/
