Les Anciens de la rue Perlet se souvenaient d’ un voisin qui était santonnier; j’ai pu vérifier grâce au recensement de cette rue qu’ en 1931, au N° 12 demeurait Urbain Truffier, forain ainsi que ses deux fils et une fille aussi forains !

Pour comprendre si ce forain était aussi santonnier, la consultation d’autres sources était nécessaire : Recensements militaires, Indicateur marseillais, Presse locale.

Le recensement militaire de Aubin Joseph (dit Urbain) indique qu’il est entrepreneur de pavages lors de ce recensement, ainsi que plusieurs articles de presse ! Est-ce compatible avec forain ou santonnier ?
La presse locale évoque le nom des Truffier dans plusieurs rubriques : métiers, loisirs, faits divers).

Urbain entrepreneur de TP et Joseph maître paveur

Marius, Urbain ainsi que son fils et son petit fils santonniers

Urbain et son fils Georges victimes de vols et d’accident
L’Indicateur marseillais ne répertorie les Truffier que dans la rubrique « Paveurs » :

Truffier frères (Joseph et André ?,) puis Truffier Urbain, fils (de Joseph).
Pas de rubrique « santonnier » dans l’Indicateur marseillais !
la généalogie des Truffier
Un historique des santons Truffier https://www.santons-truffier.fr/lire/notre-histoire-3.html retrace le parcours des membres de cette famille, tous santonniers :
Joseph (de Quinson) fait sa première crèche en liège en 1795; Louis Joseph y participe en 1825, puis Aubin en 1870 (il est alors directeur d’une entreprise de pavage) ; Joseph Marius et son fils maintiennent la tradition pendant la guerre de 14-18; leur succèdent les premières santonnières : Josette fille d’Urbain (qui poursuit la tradition avec son mari Henri Douzon), puis leur fille Jeannine Douzon-Truffier.
Petite anecdote relatée par la famille Truffier : Aubin dit Urbain
…achète le théâtre Chave (son cousin Charles-Jules Truffier est sociétaire de la Comédie Française) et fait jouer pour la première fois la Pastorale de Lucien Foucard .La pastorale Maurel, a été la principale source d’inspiration les santonniers, pour créer les personnages de la crèche..
Un étude généalogique sérieuse des deux personnages prouve qu’Urbain et Charles Jules, bien que portant le même patronyme, ne peuvent être cousins : l’un descendant de la branche Truffier de Quinson (Alpes de Haute Provence), puis de Marseille, l’autre de la branche Truffier de Paris sans qu’aucun lien n’ait pu être établi entre les deux.
Truffier le santonnier
Le savoir-faire du santonnier se transmettait chez les Truffier essentiellement au sein de la famille et ce, dès le plus jeune âge ; Urbain Alexandre est âgé de 12 ans lorsqu’il participe à la Foire aux santons avec son père Joseph Marius en 1914; Georges est âgé de 11 ans lorsqu’il participe à la Foire aux santons avec son père Aubain en 1928 .
La foire aux santons : https://la-butte-bompard.fr/2024/12/05/les-traditions-en-provence/

Un article paru le 14 décembre 1932 cite Urbain Truffier en tant que président et doyen du Syndicat des anciens santonniers ! Ce syndicat a pour but de regrouper les santonniers afin de faire reconnaitre leur art et le défendre.
L’histoire de la famille Truffier et des santons, commencée voici plus de 200 ans à Quinson dans les Alpes de-Haute Provence puis à Marseille, et se poursuit désormais à Gréoux-les-Bains (proche de Quinson, berceau de la famille).
