L’histoire des petits gâteaux bien connus des marseillais commence le 2 février 1782. Ce jour-là, Antoine Lauziere, maitre boulanger qui tient son commerce au 136 rue Sainte, a l’idée de fabriquer des petits gâteaux de forme allongée.

Antoine LAUZIERE
Sur son acte de mariage en date du 21 octobre 1769, Antoine LAUZIERE (originaire d’Aoste, diocèse de Die) vit depuis 12 ans à Marseille; il est maitre boulanger et demeure sur la paroisse de l’abbaye St-Victor ainsi que son témoin, Henri ANDRE, aussi maitre boulanger. De son union avec Marie Magdeleine BREMOND naissent sept filles et deux garçons. Il décède à son domicile 12 rue Pythéas le 30 Nivose An II (20 janvier 1794), âgé de 54 ans.
Ses successeurs dont on ignore les noms, ne surent tirer profit de la bonne renommée dont jouissaient les navettes. Tous firent de mauvaises affaires et le commerce alla toujours en déclinant.
Auguste EMERIC
Augustin Robert, boulanger né à Nans, âgé de 30 ans, décède au 136 rue Sainte le 15 juillet 1880; sa veuve, Pauline ARNAUD, se remarie le 29 juillet 1882 avec David Louis AVEROUS, aussi boulanger, qui demeure rue d’Endoume 11.
David Louis AVEROUS
Le nom de David AVEROUS boulanger rue Sainte 136, apparait dans l’Indicateur marseillais de 1883 à 1900, dans ‘l’Annuaire de l’Union fraternelle du Commerce et de l’Industrie 1897-1901, dans un article de la presse locale en 1890 : il résilie sa participation à la « Société des moulins de Fontblanche » à Vitrolles (pour l’achat de blés, la vente de farines et autres matières fabriquées à l’usine).
Son nom apparait aussi dans « La revue des vins et liqueurs et produits alimentaires pour l’exportation « du 1er janvier 1900 : référence « Galettes de la Vierge Noire« .
La statue de N. D. de Confession est appelée « Vierge noire » parce que la fumée des cierges brûlés à ses pieds durant des siècles a noirci sa patine polychrome : cette statue vénérée depuis des siècles, datant probablement du XIIIe siècle a été cachée en 1793, découverte, mise sous séquestre et vendue aux enchères et revint enfin à Saint-Victor le 20 mai 1804.
Apparemment ces galettes n’ont pas eu le succès des navettes. David AVEROUS grâce à qui le Four des Navettes a retrouvé la prospérité, décède ainsi que son épouse Pauline ARNAUD à plus de 80 ans (elle le 2 juillet 1940, lui en 1942).
André EMERIC
En 1891, André EMERIC âgé de 16 ans (?), est ouvrier dans la boulangerie de David AVEROUS son beau père; il est le fils d’Auguste et Pauline ARNAUD, né le 9 janvier 1878 à Nans. Il figure au 136 rue Sainte entre 1910 et 1922 comme « boulanger ».
Edouard DEPRAZ
Le président de la 7eme section de la boulangerie marseillaise, Edouard DEPRAZ, est propriétaire du Four avant la Seconde guerre mondiale.

Il était le beau père de Rudy CAUMONT qui interprétait « Valse de la Chandeleur » en 1953. ( Lucien Charles Augustin Caumont né le 8 avril 1918 à Epinal, décédé le 22 mai 2004 à Marseille).
Recette des navettes provençales
Dans le livre « La cuisinière provençale » (première édition en 1897) le chef cuisinier Jean Baptiste REBOUL a donné la recette des Naveto de Sant-Vitou :

Dans « Le Trésor du Felibrige » la définition de « navette » est « batelet » (petit bateau à rame).
Acheter cette pâtisserie marseillaise le jour de la Chandeleur rappelle les distributions de pain béni qu’on faisait autrefois à la fin des offices à l’église Saint-Victor.

Bonne idée de nous raconter l’histoire des navettes. Merci
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