Les laiteries

Le laitier est par définition la personne qui vend du lait, mais la difficulté est de savoir d’où provenait le lait qui était vendu dans les différentes laiteries installées sur la colline de la Garde à la fin du XIXe siècle.

Statistiques

En 1885 Marseille compte 26 laitiers ; ils sont 170 en 1890 dont 6 seulement sur la colline. En 1900 leur nombre a considérablement augmenté : 218 laitiers pour toute la ville

dont 18 sur la colline, entre N.D. de la Garde et la mer.

Après une augmentation en 1914, leur nombre diminue en 1922, s’élevant à 144 pour toute la ville dont 13 sur la colline, diminution due probablement à la difficulté d’entretenir des vaches dans un secteur qui s’urbanise de plus en plus et aussi avec l’ouverture des commerces dits « Crèmerie » qui vendent aussi du lait.

Les laiteries

La laiterie MARTINO.

Documents donnés à « La Butte Bompard ».

Mathilde DELCHINI-VIDIL dans le livre paru en 2006 pour son centenaire, nous a laissé de précieux souvenirs concernant la vie d’une laiterie au début du XXe siècle sur la colline de la Garde.

Marie Delchini-Cholet née en 1899 (sœur de Mathilde, née en 1902) m’avait précisé que les rues du quartier n’avaient été prévues que pour laisser passer des charrettes, d’où leur étroitesse rendant la circulation des véhicules modernes extrêmement difficile ! Par la suite, le chemin du vallon de l’Oriol a été élargi en plusieurs points grâce à la démolition de quelques maisons !

En 1924, la famille Martino loue la laiterie (sans autres précisions).

La laiterie 41 bd Bompard. La laiterie tenue par Joseph Baptiste AUVARA depuis 1893 est vendue par sa veuve à Jacques COLOMBERO le 30 septembre 1908. Je n’ai trouvé qu’un seul document concernant cette laiterie : une photo de mauvaise qualité prise devant la laiterie (madame COLOMBERO et son fils, propriétaires jusqu’en 1947, en compagnie de deux voisins).

Je me souviens de la demi douzaine de vaches logées dans l’étable que je voyais lorsque ma mère et moi allions chercher le lait (aujourd’hui ce local est un atelier de céramique).

La laiterie 5 rue Perlet (ex rue de l’Étoile).

Encore présente au XXIeme siècle, la poulie qui servait à monter les bottes de foins dans la grange de la laiterie signalée dans l’Indicateur marseillais dès 1900.

Les laitiers : Jacques Beraudon (1900), L et E Belleudy (1900-1914), Eugène Bellon et Etienne Soleil (1922).

J’ai été invitée à l’exposition des œuvres de Bernard Moussion qui a eu lieu en 2024 dans ce local occupé depuis de nombreuses années par un atelier de peintures. .

Les crèmeries.

Ce type de commerce apparait dans l’Indicateur marseillais en 1910. Deux premières crèmeries fonctionnent sur la colline en 1912, au 14 rue Chateaubriand et au 58 rue d’Endoume.

Le pot au lait des clients ressemble aux gros bidons du laitier.
Crèmerie 94 bd Bompard et 1 rue Martin Brignaudy (Paul Peleyrol)

Les mouilleurs de lait.

Les périodes de guerre (14-18 et 39-45) suscitent plus de fraudes qu’en temps de paix, et le mouillage du lait en est une. La presse locale publie les condamnations des fraudeurs.

Sur la colline, deux fraudeurs sont condamnés.

Dans ma rue y a…

Charles Trenet chantait :

Dans nos rues les débits de lait ont disparu, remplacés par des garages :

rue Martin Brignaudy

Une réflexion sur “Les laiteries

  1. Pas besoin des villes à la campagne, on avait la campagne en ville. Dans les années 50, un fermier du Cabot venait tous les soirs au Redon nous vendre son lait cru.

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