A l’intérieur du livre « Histoire de Marseille » (édition 1945) appartenant à mon père, j’ai trouvé une page manuscrite, résumé flatteur de ce livre paru dans le Bulletin de la Sté des Agrégés de l’Université :
« Mme Castellari a déroulé avec aisance et sympathie les fastes de vingt-cinq siècles depuis la fondation phocéenne jusqu’à la grande guerre et au-delà… »

Rappelant le riche passé de la ville qui, ne l’oublions pas, a été colonisée par les Phocéens, Paul Pedech s’interroge en 1945 sur ce qu’est la colonisation :
Les colons phocéens semblent avoir insufflé à Marseille le génie de la colonisation , en un mot qu’on a tort de ravaler, car il signifie civilisation, progrès, transmission des valeurs classiques. En voyant Marseille, les Grecs seraient-ils honteux d’avoir été des colonisateurs ?
Ce point de vue, qui pourrait être le sujet d’un devoir de philosophie, m’ a fait réagir :
« Les Marseillais d’aujourd’hui ne devraient-ils pas être honteux de n’avoir pas su garder plus de vestiges de cette civilisation vieille de plus de 2600 ans qui a fait la gloire de leur ville dès son origine ? »
La préface
L’ouvrage de G. Castellari débute par une préface due à Émile Isnard, archiviste de la Ville de Marseille.

Dans cette préface est évoquée la personnalité ardente et vigoureuse de la cité qui apparait dans les textes de Gabrielle Castellari, ainsi que la tendance des Marseillais à privilégier des buts pratiques plutôt que le décor de leur ville. Le même constat peut-être fait aujourd’hui, la ville continuant à ensevelir les vestiges de son passé que des fouilles mettent à jour, au profit d’une bétonisation excessive, et la liste est longue : la carrière antique de la Corderie, la 1ere calade rue Paradis et les vestiges du port antique (sacrifiés pour le parking place Gl de Gaulle) ou près de la Mairie (autre parking), les gradins du théâtre antique (collège du Vieux-Port), le rempart bd des Dames etc
Marseille grecque
La colonisation marseillaise. On ne sait rien de l’histoire intérieure des 150 ans qui suivirent la fondation de la cité. Mais de 480 à 390 av.JC. Massalia ouvrit comptoirs et colonies sur le pourtour méditerranéen : Nikaia (Nice), Antipolis (Antibes), Athenopolis (Saint-Tropez), Olbia (Saint-Pierre d’Almanarre près de Hyères), Tauroeis (Le Brusq), Citharista (La Ciotat), Agate (Agde), Rhodanousia (en face d’Arles) et en Espagne, Rhodé (Rosas) et Emporia (Ampurias).
La civilisation marseillaise. D’après Justin, Marseille était pour ses voisins (Gaulois) un foyer lumineux de civilisation.
« C’est ainsi que les Gaulois se dépouillèrent de leur barbarie… Alors ils vécurent sous des lois et non sous les armes, alors ils s’accoutumèrent à tailler la vigne, à planter l’olivier, alors hommes et choses rayonnèrent d’un si grand éclat qu’il semblait non que la Grèce eût émigré en Gaule, mais que la Gaule fut devenue une autre Grèce. »
Culture hellénique et assimilation romaine
Une communauté d’intérêts lia pendant longtemps Rome et Massilia qui s’unirent chaque fois contre l’ennemi du moment, jusqu’à ce que le consul romain Sextius Calvinus prit « la ville des Gaulois » (Entremont sans doute) et fonda Aix.

La belle histoire de Marseille

Une nouvelle édition plus luxueuse et aussi plus complète (elle a pour sous-titre « de l’Antiquité à nos jours » alors que la première édition s’arrêtait en 1930) est parue en 1968. L’exemplaire ci-contre a été offert à mon père (alors directeur des Services de l’Instruction Publique-Ville de Marseille) qui avait probablement sélectionné cet ouvrage comme Livre de Prix (Prix offerts aux meilleurs élèves des CM2 des écoles marseillaises, distribué lors d’une matinée à l’Opéra municipal).

Gabrielle Castellari fut l’un de mes professeurs de Français au lycée Montgrand.
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